Retour à Vallorbe !

Nous tentons de poursuivre les explorations du mois d’août, initiées après une semaine de sécheresse. Le pourcentage d’oxygène au-delà du siphon du Désespoir était de 15 %, la visibilité au Désespoir (S1) était de 3 m ; mais malheureusement, en progressant dans les siphons suivants, elle était réduite à moins d’un mètre. Je suppose que les pluies des semaines précédentes ont contribué à faire baisser le pourcentage d’oxygène et à réduire également la visibilité dans les siphons.

L’abandon de l’exploration au mois d’août est dû à la rupture inattendue d’une valve de mon recycleur.

Nous nous retrouvons début septembre. Le 9 septembre, un violent orage provoque une augmentation du niveau d’eau qui, au Désespoir, augmente de 16 m, rendant la plongée inaccessible.

Nous reportons au 14, mais de fortes pluies nocturnes continuent de tomber.

Nous ne nous décourageons pas et reportons au vendredi 17, en espérant que les niveaux baissent un peu. Le matin, déterminés et optimistes, nous entrons dans la grotte : tout le matériel de plongée est prêt au Désespoir. En avançant le long du tronçon qui précède le Désespoir, je repense à l’époque où, sur le même parcours, on grimpait sur les parois ou on passait dans la boue et les chaussures collaient à l’argile. Aujourd’hui, la progression est nettement facilitée et atteindre le Désespoir est une agréable promenade d’environ une heure.

À la plate-forme, le niveau de l’eau n’est qu’environ un mètre plus haut qu’en août. Un flash dans ma mémoire me rappelle que les conditions de la dernière exploration étaient similaires.

Nous avançons rapidement, car le pourcentage d’oxygène au-delà du premier siphon est de 16,5 % et nous savons qu’au-delà du troisième siphon, ce pourcentage augmente généralement d’un point.

Entre le deuxième et le troisième siphon de la rivière que nous parcourons, nous sommes obligés de nous tirer sur une corde fixe, car le courant est trop fort pour être contré uniquement à la nage, et à l’endroit le plus difficile, nous devons sortir de l’eau, franchir quelques rochers et redescendre pour accéder au troisième siphon.

Nous arrivons au sixième siphon après six heures. Inutile d’essuyer un peu la sueur accumulée, car l’intérieur de la combinaison est humide. Je me prépare pour la plongée : j’utiliserai un mini scooter que Stéphane a apporté et que j’ai d’abord sous-estimé, mais qui me surprend par son poids et ses performances. J’ai deux bouteilles de 12 l et une de 7 l, un dévidoir géant avec un câble en acier gainé blanc, afin que les prochaines crues ne le cassent pas comme c’est le cas à chaque fois avec le fil d’Ariane en nylon.

Les conditions de visibilité sont bonnes : environ 3 m ; à certains endroits, il est difficile de trouver la suite et, par moments, je retrouve l’ancien fil encore en place. J’atteins la limite explorée il y a deux ans. Je continue jusqu’à la fin du câble en acier que je déroule et je suis déjà à 40 m au-delà de l’ancienne limite de 185 m depuis l’entrée. Je prends le deuxième dérouleur : le tunnel descend jusqu’à -35 m, puis remonte de quelques mètres et, de manière inattendue, recommence à descendre, à -40 m puis à -48 m. J’ai froid et je me propose de m’arrêter à -50 m, mais une fois arrivé là, je vois sur l’ordinateur que la décompression est faible et j’ai envie de continuer encore un peu ; à -54 m, le tunnel recommence à remonter, et enfin, après encore quelques dizaines de mètres, et après 28 minutes de progression, je juge opportun de m’arrêter.

Le retour est nettement plus rapide car le courant me pousse et je n’ai pas besoin de m’arrêter pour faire des nœuds ou chercher des galeries. J’arrive à la décompression en tremblant de froid : la sous-combinaison que j’utilise est forcément légère, sinon je ne pourrais pas me déplacer facilement dans les passages aériens difficiles ; la combinaison est également légère ; étant donné que la sueur a bien humidifié le tout et que la température de l’eau est de 10 degrés, il est normal d’avoir froid. J’arrive dans la zone de décompression après 42 minutes, puis je refais surface après 6 minutes supplémentaires. Il me faut environ une heure pour retrouver ma température corporelle. Avec Stéphane, je sécurise les bouteilles qui resteront à l’intérieur jusqu’à l’année prochaine, puis nous retournons ensemble. Entre le cinquième et le quatrième siphon, alors que je transporte le recycleur, une bouteille de secours et le scooter, une lame de roche cède sous mon pied et je tombe lourdement sur les rochers, cassant le convoyeur du scooter. Je suis vraiment désolé pour cet incident malheureux. Le reste du retour se déroule sans autre incident et, pendant les pauses, alors que nous reprenons notre souffle, Stéphane et moi planifions la suite de l’exploration de ce siphon surprenant. Il nous faut 14 heures, chargés de 15 à 25 kg sur le dos, pour revenir fêter cela avec nos amis.

Nous faisons le bilan de cette exploration :

De l’entrée de la grotte au Désespoir 1152 m

S1 Désespoir  193 m, profondeur 57 m

S2 Siphon de l’Obstination, 40 m, profondeur 6 m

S3 Siphon BCDEF, 70 m, profondeur 10 m

S4, 30 m, profondeur 2 m

S5, 100 m, profondeur 14 m

S6,  360 m, profondeur 54 m

La distance totale entre l’entrée des galeries sèches et inondées est d’environ 2780 m.

J’utilise le terme « environ » car nous ne disposons pas de topographies précises des tronçons aériens au-delà du quatrième siphon et, pour ne pas nous tromper, nous avons choisi une estimation prudente à la baisse d’« environ » 110 m.

Luigi (traduit de l’italien avec deepl)

La traversée du Désespoir

Première au Vertige

Au fil des années et lors des crues, la galerie des 24 sauveteurs se creuse et s’agrandit.  Plus rien à voir avec la galerie d’origine explorée en 1982.

Une petite équipe décide de reprendre la topo complète du Vertige et surtout des 24 sauveteurs !

Grâce à la sécheresse, nous avons topographier 50 m de nouvelles galeries, habituellement siphonnante. La jonction avec le réseau Charly est proche

Report des explorations à la mi-septembre

Ce samedi, Luigi vérifie son recycleur avant la plongée de pointe et constate qu’une vanne est cassée.

Elle a subit un choc probablement lors de la sortie du Désespoir le mercredi précédent.

Impossible de réparer sur place, et Luigi doit être en Italie le lundi.

Les explorations sont reportées à la mi-septembre

Stéphane se jette à l’eau depuis la plateforme (photo Patrick)

L’exploration du S6…

L’expédition de cet été a pour but de continuer l’exploration du  S6, connu sur 135 m pour une profondeur de 38 m.

Je vous invite à lire les textes de Stéphane et Luigi sur les explorations à Vallorbe et publiés dans le Stalactite de 1(2025).

Si vous n’êtes pas membre de la SSS, il est possible de commander ce numéro pour 20.- sur le site https://library.ssslib.ch/fr/

Vallorbe 2025, c’est parti !

Beaucoup de préparation de la part de Stéphane pour amener du matériel de plongée en post-siphon, et pour sécuriser le tout.

Le week-end passé, test et contrôle de la pompe de réserve. Tout marche

Marc profite pour faire une photo du Désespoir au téléphone portable.

Lundi matin : nous aidons Stéphane à partir plonger. il va porter du matériel en post-siphon

Et le soir, une équipe de fantastiques porteurs avec le sourire amène le matériel de Luigi au Désespoir

Les explorations commencent mercredi !

Portages et plongées

Il a été possible de déplacer une échelle du Désespoir, évitant ainsi une marche trop haute lors des remontées avec de grosses charges.

Le hangar à bateaux fonctionne très bien

Stéphane a pu faire une première plongée jusqu’à la salle du Millénaire, et ainsi sécuriser le matériel entreposés entres les siphons.

Lors du départ de Stéphane, un bateau et quelques flashs puissants m’ont permis de prendre des photos du Désespoir (merci à Stéphane et Julien pour leur disponibilité)

Coloration de l’Orbe

Dans le cadre de jaugeages de la rivière de l’Orbe, l’ISSKA a effectué des mesures de restitution de colorants dans la rivière souterraine. Les premières colorations se sont faite à l’extérieur, pour vérifier les capteurs et les calibrer :

Puis c’est au Siphon du Désespoir que le colorant fut injecté au moyen d’un tuyau plongé dans la rivière

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